mercredi 29 août 2012

Je Sais Que Je Vais Me Perdre Même Si La Ville Est Mega-Small


Je suis arrivée. En Ecosse. A Edinburgh. Et puis après à Stirling. Eh ben mon ami, c'était pas une promenade de santé. Mon avion a eu 6 heures de retard. J'ai attendu comme une couillonne à l'aéroport le plus chiant de France : Marignane - Marseille Aéroport. Je vous conseille très fortement de toujours prévoir un petit livre de poche pour vous divertir, même si ça veut dire que vous prendrez pas votre petit t-shirt préféré (les grammes ça compte et ça vaut de l'or quand tu prends Ryanair). Moi, j'ai ri au nez de ma mère quand elle m'en a proposé un, et j'ai pleuré quand le tableau d'affichage de l'aéroport arrêtait pas de décaler l'heure de mon vol.
Vous voyez le vol pour 10h40 ? J'ai pas quitté le sol Français avant 16h30.

Dans la salle d'embarquement, après des heures d'observation ennuyée, j'ai fini par repérer tous ceux qui étaient sur le même vol que moi. Il y avait :

  • Les Ecossais. Les Yodas. Les Zen-de-la-vie. Je n'ai entendu ni protestations, ni jurons, ni aucun bruit d'aucune sorte. Ils avaient une expression de confusion polie. Les parents sont allés acheter des merdes pour leurs gosses, les vieux se sont assis vite fait avant que la salle soit trop remplie, les autres ont sorti leur journal. Il y avait une vieille femme avec un gant blanc (un seul gant) qui s'est promenée toute la journée dans la salle d'embarquement en faisant des petits commentaires. Elle avait l'air de veiller sur ses ouailles.
  • Les Français. Eux, on les a entendu. Moi aussi j'ai fait partie de ceux qui se sont exclamés "PUTAIN!" à chaque fois que le départ était repoussé. Les Ecossais nous regardaient avec une expression de confusion polie.
  • Un Groupe De Randonnée. C'était que des gens du 3ème âge. Ils étaient habillés en Quechua, avec des gros godillots et des sac à dos à mille poches. C'était un groupe organisé par une tierse personne. Ils ne se connaissaient pas tous. Il y avait quelque chose d'étrange à voir ces petits vieux essayer de se faire des amis. Je suppose qu'ils s’apprêtaient à faire le tour de l'Ecosse à pieds ou un truc du genre. Il étaient ravis du retard, et s'amusaient beaucoup, comme une classe verte.
  • Un Couple. Enfin, je crois qu'elles étaient en couple. Elles se faisaient beaucoup de bisous sur la joue. Je sais pas si elles étaient Espagnoles, mais ce qu'elles parlaient y ressemblait. Elles par contre, ne ressemblait pas du tout à des Espagnoles. Une assez blonde aux yeux très clairs, et l'autre très mat typée... je sais pas c'était un mélange de Péruvienne et d'Asiatique. Elles étaient en mini-short, les folles, et quand on est arrivées à Edimbourg, j'ai lu le regret dans leurs yeux

Mon propriétaire est Anglais, vu son accent, et non pas Ecossais. Il est grand et mince et a des cheveux blancs et il est trop cool. Il nous a laissé une bouteille de vin dans chaque chambre, le gars (Du rosé pour les meufs, du rouge pour le mec... I SMELL INJUSTICE). Une pizza dans le frigo. Des pates dans le placard. Du lait, du fromage, du pain, et même des croissants parce qu'il a dû croire qu'en tant que Française, un matin sans croissants me mènerait certainement au suicide.

Ma colocataire est Espagnole, elle s'appelle Sara. Plus jeune que moi. Elle est toute menue et timide mais extrêmement gentille et serviable à première vue. L'autre coloc c'est Peter. Un Polonais que je n'ai pas encore eu l'occasion de rencontrer. Ils emménagent tous deux le 1er Septembre. Je suis livrée à moi même en attendant.

Le temps ici, c'est une blague. Regarder la météo le matin, c'est encore plus une blague. Mais pas pour les raisons que vous pensez. "Ouais, il fait mooooche là-bas, et puis il pleut tout le temps!". C'est pas ça le problème. En une demi-heure, il a fait soleil, puis il a plu, puis il a refait petit-soleil, puis gris, puis gros orage, puis grêle, puis gris, pluie, et re-soleil. Faut bien choisir ton moment pour aller faire tes courses à Tesco, mon pote. Une erreur de jugement est si vite arrivée. Faut savoir lire dans les nuages.

Mon titre de blog fait enfin sens! J'habite plus en France. OFFICIEL.

Ma chambre est plutôt spacieuse. Mais, euh, la moquette est verte.

dimanche 8 juillet 2012

Un Eté Tranquille Tu N'auras Pas

Il est 16h40 à l'heure où je commence cet article. Je suis sur le net depuis 10h du matin pour trouver mon appart' en Ecosse. Je me suis arraché 14 fois les cheveux. Mon ordinateur s'est éteint tout seul 8 fois. (C'est comme un vieux narcoleptique. Quand il a trop d'émotions, il abandonne et BAM, écran noir). J'ai envoyé 12 mails, et cliqué sur 23.000 annonces. J'ai reçu 1 réponse et demi qui sert à rien. Il me reste 2 mois pour trouver quelque chose de correct.

Ah oui, parce que j'ai pas accepté l'offre de l'Université, qui me proposait de vivre dans une cage à rat et de partager une salle de bains avec 28.000 personnes d'à peu près 18 ans, pour (tenez vous bien) 350 livres par mois. A peu près ce que je payais pour un 2 pièces à Marseille. Et je partageais rien du tout avec PERSONNE.

Le truc qui me pose problème c'est que je vois pas très bien comment je pourrais m'en sortir si je vais pas les visiter à un moment donné ou à un autre. Mais je peux pas y aller à la dernière minute avant le début des cours (genre fin Août) parce que là, les proprio vont me rire au nez en me disant que les rêves c'est la nuit, et qu'il aurait fallu venir avant. Non ? Et puis je suis un chouya réticente à y aller toute seule. Because reasons.

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UPDATE !
J'ai fini par trouver un appart ! En centre ville, près d'une ligne de bus et d'un Tesco. Je serai donc en colloc avec une prénommée Sara, qui vient d'Espagne, et un prénommé Je Ne Sais Pas, qui vient de Je Ne Sais Où. Voici mon petit carnet d'adresse pour trouver des bons plans :

1. Gumtree, évidemment. C'est genre Le Bon Coin en mieux.
2. SpareRoom, très clair et super pratique. Petites annonces par ville et secteur, il y a de l'offre et de la demande. Il y a l'option BuddyUp, pour trouver des partenaires de collocation.
3. EasyRoomate, si t'es prêt à payer un petit peu, tu peux trouver très facilement, je pense. Moi j'ai pas payé, donc le site est extrêmement restreint pour les Basic Members. Donc bof.
4. StirlingDigs. Plus spécifique évidemment puisqu'il ne concerne que Stirling. Mais renseignez vous sur le site de votre Student Union et vous devriez trouver quelque chose de bien.

Il me reste un peu moins de deux mois à tirer avant le grand départ. Je souffre, parce que j'ai commencé un boulot d'été dans une blanchisserie industrielle. Parce que je suis pauvre. C'est le truc le plus difficile de la terre. Je suis jamais restée aussi longtemps debout dans une journée. Sensations inconnues. J'ai déjà une tendinite au poignet à force de secouer des draps sales et des nappes mouillées. Il fait 45° dans l'atelier, et c'est pas ce qu'il y a de pire. Le pire c'est que t'as 10 minutes de pause le matin, et 10 le soir (Tu veux te reposer ? Assieds toi, ferme les yeux et... HOP C'EST DEJA L'HEURE DE REPARTIR ALLEZ ON SE BOUGE ALLEZ !). Oui, parce que là-dedans ils connaissent pas les 35h. On fait tous des heures sup' jusqu'à 20h parfois, et on a pas le choix. Heureusement que je suis bien payée, ta mère. Mon corps crie au secours et je le fais taire dans la chaleur et le bruit de la repasseuse, plieuse et laveuse. C'est pour la bonne cause Manue! La tienne.


C'est ton avenir qui tourne dans la machine.
Regarde-le bien.





jeudi 10 mai 2012

Fous Moi La Paix, Ma Sale Caboche...

Bon, bon, bon.

Alors voilà. J'ai reçu mon Welcome Pack aujourd'hui. Ca rassure un peu. Puis après tu l'ouvres et tu commences à lire et tu paniques parce OH PUTAIN TROP DE TRUCS A INTEGRER ET A FAIRE ET A ORGANISER ET A PAYER, tout ça sur 50 pages. 50 magnifiques pages d'informations que tu vas certainement oublier. Pourquoi ?


  1. Parce que ça concerne des trucs que t'auras à faire en Août et en Septembre.
  2. Parce que 50 pages à lire... t'as pas tout lu.
  3. Parce que t'es déjà fatiguée avant d'avoir commencé.
  4. Parce que t'es à la masse en temps normal.
  5. Parce que t'es en période de partiels.
Parce que oui, j'ai quand même des partiels vous voyez ? Ma première épreuve de traduction littéraire était à propos d'un pauvre gars qui voulait se suicider. Si, si. Véridique. Je pense que ça donne le ton pour commencer ses examens d'un bon pied. J'ai une épreuve lundi sur la civilisation britannique du 19 et 20ème siècles. Je suis jamais allée en cours. Comme dirait une amie : "J'y vais au talent. Au pur talent."

J'ai soumis mes choix de logements à l'université tout à l'heure. Vous savez, comme au bac ou pour la bourse, il faut mettre des choix numéro 1, 2, 3, 4. Pour tout vous dire, il n'y avait pas celui que je voulais alors j'ai mis un peu au pif, j'ai tablé sur les moins chers. Parce qu'en plus, il faut savoir que quoi que tu choisisses, tu dois faire une avance de 300£, comme ça, direct. VOUS ÊTES PAUVRES ? TANT PIS POUR VOUS. J'ai donc patiemment attendu que la carte bleue de ma mère rentre à la maison. 

Bref, je sais pas pourquoi, mais je me sens un peu paniquée et je commence à piger que bientôt, BIENTÔT quoi. Elle veut rien dire ma phrase, but you get the idea. Je panique à l'idée de paniquer quand ça sera le moment de paniquer dans la panique.

dimanche 25 mars 2012

Destination Finale

Alors voilà. Après maintes péripéties et semaines d'attente, je peux annoncer que j'ai été pré-sélectionnée pour l'année prochaine 2012/2013 à l'Université de Stirling, en Ecosse, sous réserve d'avoir réussi mon deuxième semestre.

Au début, je savais même pas qu'il y avait une pré-sélection. Je pensais qu'on annonçait les résultats définitifs fin mai. Parce qu'en vrai "pré-sélectionné", ça fait pas trop définitif quand même. Bien entendu, rien ne s'est déroulé comme prévu. Je ne sais pas trop si c'est parce que la vie c'est une salope, ou juste parce que c'est moi qui m'y prends comme une merde. Je vous explique :

Dès Février, j'ai commencé à m'occuper de mon entretien avec mon tuteur. Dans mon université, le tuteur c'est celui qui s'occupe de l'Université que tu as mis en choix 1. Moi, j'avais choisi Édimbourg, pour un Master 1 en techniques de Traduction et Traductologie. (Je savais même pas qu'on pouvait dire Traductologie. Le mot est tout souligné par la correction orthographique.)
L'entretien se déroule plutôt bien, le prof me laisse déblatérer des platitudes, des mensonges et quelques vérités. Il me pose des questions, on discute, et je me dis que finalement c'est pas si terrible cet entretien. Et là, il baisse les yeux sur mon dossier et me dit : "Tout ça c'est très bien, vraiment, mais... votre Master ne peut pas être effectué à Édimbourg. Ni dans les autres villes que vous avez choisies, d'ailleurs."
Alors, plusieurs choses me passent par la tête à ce moment là :
1. Putain de merde.
2. Comment j'ai fait mon compte ?
3. Pourquoi tu m'as laissée parler pendant 20 minutes alors que t'es pas mon tuteur ?
4. Je hais cette fac.
5. Je me hais.


Pour faire court, il m'emmène au bureau Erasmus pour changer mes choix d'Universités, et la responsable, très agacée (elle était sur le point de sortir 5 ou 45 minutes se chercher un café) déclare très sûre d'elle : "Mais je vous l'avez pourtant dit, que ces facs n'allaient pas, il n'y en a que deux possibles pour votre master. Celle de Surrey ou Liverpool."
Alors là, vous vous dites que ben ouais, fallait écouter quand elle me l'a dit, ça. Sauf que cette femme, c'était la première fois que je la voyais de ma vie. On ne s'était jamais ne serait-ce que croisées dans un couloir. Je l'ai donc très fortement insultée dans ma tête. Contrainte et forcée, j'ai changé mes choix, et j'attends patiemment les résultats, sûre de moi : je suis prioritaire (master), et j'ai tous les crédits nécessaires à mes UE.

Il y a deux jours, une copine m'apprend que les résultats sont affichés à la fac, mais que, euh, bizarrement, euh... je ne figure pas dans la liste. Je vais vérifier par moi-même, et là, c'est le drame. Effectivement, non, je n'y suis pas. Evidemment, à l'heure qu'il était (15h), tout le monde avait déserté les bureaux, et je ne pouvais qu'attendre le lendemain avoir d'avoir une explication. J'envoie un mail tout empreint de déception et de désespoir à la fameuse responsable du bureau.

Apparemment, il fera jamais beau.
Quelques heures plus tard, elle m'appelle sur mon portable, et elle m'apprend que, non, non c'est une erreur de sa part, je suis bien reçue, mais ni à l'Université de Surrey, ni à celle de Liverpool, mais à celle de Stirling en Ecosse (même pas dans mes choix). Rappelez-vous que c'était soi-disant les SEULES universités acceptant des Mastrer Traduction. J'étais partagée entre l'amour et la haine. Elle m'avait fait passer toute la soirée de la veille en larmes, mais elle m'apprenait une très bonne nouvelle. Déchirée, j'étais  une femme déchirée !
Au final, je pars en Ecosse, et c'est ce que je voulais absolument. Je dois rendre un truc à retourner avant le 1er Avril, mais j'ai toujours rien reçu par mail... Ca va être fun de rendre ça à temps. En plus la date m'inspire moyen confiance, vous voyez ?

mardi 31 janvier 2012

Starting Something


En vrai, là, je suis pas encore tout à fait partie hm'voyez ? Là, c'est les préparatifs très à l'avance de ce qui à coup sûr vont être les pires mois de l'année universitaire. Au moins du même niveau de chiantise absolue que le mois qui précède les partiels.


Eh oui, je pars en échange Erasmus, et ça, c'est accepter avec résignation que tout ce à quoi tu vas penser jusqu'à l'été, c'est :

1. Si t'as rien oublié dans ton dossier. (Même quand t'as rien oublié, c'est qu'ils ont perdu un truc)

2. Si t'as tout bien fait dans l'entretien avec ton tuteur. (Parce que mon tuteur il est bizarre)

3. Si y'a pas de fautes dans ta lettre de motivation. (Y'en aura une. Mais t'auras la flemme de recommencer, parce que ça fait la 8ème fois que tu la ré-écris.)

4. Si t'as fait le bon choix d'université. (Comme les bébés, je suis jamais contente du jouet que j'ai dans les mains, je regarde les autres gosses avec les leurs, et je hurle sur ma mère en prétextant que c'était pas ça que je voulais d'abord.)

5. Si tu vas être pris là, là, ou là. (l'Ecosse, l'Angleterre et l'Irlande, ça ne demande pas du tout la même préparation psychologique !)

6. Si tu vas survivre dans le froid polaire du Royaume-Uni. (Je suis Marseillaise, alors non, je relativise pas.)

7. Si les cours correspondent bien au libellé. (HA ! Ça, je le vois venir gros comme une maison.)

8. S'ils seront pas trop chiants. (Voir juste au dessus.)

9. Et si tu vas assassiner les secrétaires administratives de ton étage en douce avant de partir. (Pas besoin d'explications. On sait. On sait tous.)

Oui, oui. C'est un Top 9. La prochaine liste est en 11 points. Voilà.

Pendant qu'on y est, est-ce qu'on peut discuter de la réunion Erasmus que la fac organise ? Sérieusement ? Ça dure une heure, tu sors de là, on t'a rien dit de concret, l'administration a choisi le plus petit amphi de la fac, dans un effort certain de pré-sélection : on a tous piétiné aux moins huit personnes pour rentrer et s'asseoir. Et au final, t'as rien entendu parce que dès que le prof en charge prononçait le mot "argent" ou "bourse", y'avait un tel vacarme qu'on ne pouvait se faire qu'une seule réflexion : "Tiens, on est en France, pas vrai ?"